Dimanche 31 août 2008 à 13:39


C'était un peu un festoch de ouf ce Ska Potatoes (et les bénévoles c'était les meilleurs) et c'était aussi un peu un festoch qui marquait la fin d'une année. Mais putain pas n'importe laquelle. Alors voilà on va tous reprendre une vie plus ou moins normale, on va tous devoir se re lever tôt tous les matins, on va tous re avoir une vie relativement décente (enfin pas trop faut pas déconner non plus), pendant que tous ces bougres de bacheliers tout frais vont venir nous voler notre année sabbatique de malade, ça m'troue l'cul, y'a pas d'justice, parc'que des mois comme ça il en faudrait à foison, il faudrait que ça s'arrête jamais et qu'on ait toujours cette impression de vacances qui durent qui durent et qui perdurent, et qu'en plus c'est bien parc'que c'est eux et ça, ça, bigre <3

 

 

 

Lundi 18 août 2008 à 21:04


On s'imagine pas comme l'attente peut être longue. Et comme au contraire le temps peut filer une fois qu'on y est. Deux semaines bretonnes à nous goinfrer de galettes, de gaufres, de pizzas, et à digérer tout ça à coups de vodka orangina et de verres au Bock. Deux semaines à se faire inonder de tous les côtés, à ramener "la plage de la mer" avec nous toutes les nuits, à se demander si la tente ne va pas finir par nous tomber dessus, à se faire tremper dès qu'on met le nez dehors pour manger un bout, à se peler les miches pendant les apéros, à se trémousser sur des musiques plus ou moins festives. Deux semaines de rencontres, de jeux de cartes, de tobbogan, de perdition de brie, d'accusation de Jocelin le p'tit voisin, de volley, de taquinage, de pâtes avec Fifou le vieux fantasme, de fuite d'Ewan (on mord pas bonhomme!), de découverte des douches chaudes, de goinfrage dans des restaus, de feux de camp sur la plage, de Ruppert et Yoyo qui pétaradent, de gens un peu partout. Deux semaines d'Elles trois.

Serrés à six dans une petite voiture
J'échangerai pas ma place
Même si on va dans l'mur.



On s'imagine pas comme on regardera le coffre de Ruppert avec nostalgie en rentrant, en se disant que quand même Claire a réussi à rentrer dedans, et puis David le boulito aussi. On s'imagine pas comme les apéros sur la plage de Damgan vont laisser place à un léger vide, même si pendant deux semaines on a joué nos filles un peu blasées d'leurs vacances, un peu pressées de retrouver leur confort Rouennais. On s'imagine pas ramener autant de souvenirs avec soi, qu'ils soient bons ou moins bons, peu importe, ils sont là, les souvenirs. .............................. <3

Dimanche 3 août 2008 à 22:24


"Au cinquième étage d'un immeuble, à Toulouse, une fillette de dix ans regarde sa maman qui s'en va pour toujours. Elle sait bien qu'elle ne reviendra pas, son père le lui a dit ; les juifs qu'on emmène ne reviennent jamais, c'est pour cela qu'il ne fallait jamais se tromper quand elle donnait son nouveau nom.
Mme Pilguez a posé la main sur son épaule, et de l'autre elle retient le voilage à la fenêtre, pour que d'en bas, on ne les voie pas. Pourtant Gisèle voit sa maman qui monte dans la voiture noire. Elle voudrait lui dire qu'elle l'aime et qu'elle l'aimera toujours, que de toutes les mamans elle était la meilleure du monde, qu'elle n'en aura pas d'autre. Parler est interdit, alors elle pense de toutes ses forces que tant d'amour doit forcément pouvoir traverser une vitre. Elle se dit que, dans la rue, sa maman entend les mots qu'elle murmure entre ses lèvres, même si elle les serre si fort.
Mme Pilguez a posé sa joue sur sa tête, et un baiser avec. Elle sent les larmes de Mme Pilguez qui coulent dans sa nuque. Elle, elle ne pleurera pas. Elle veut juste regarder jusqu'au bout, et elle se jure de ne jamais oublier ce matin de décembre 1943, le matin où sa maman est partie pour toujours.
La portière de la voiture vient de se refermer et le cortège s'en va. La petite fille tend les bras, dans un ultime geste d'amour.
Mme Pilguez s'est agenouillée pour être plus près d'elle.
_ Ma petite Gisèle, je suis si désolée.
Elle pleure à chaudes larmes, Mme Pilguez. La petite fille la regarde, elle a le sourire fragile. Elle essuie les joues de Mme Pilguez et lui dit :
_ Je m'appelle Sarah."

Marc Levy, Les Enfants de la Liberté

Dimanche 3 août 2008 à 19:19


Passer la première soirée de ses 19 ans seule sur un ferry - Vagabonder dans la campagne profonde avec sa blondasse - Les revoir - Rire à n'en plus pouvoir - Boire à ne plus savoir - Avoir les clés d'son nouvel appart - L'écouter ressasser tristement, à m'en tordre le coeur - Ne pas trouver le temps - Préparer avec hâte le grand départ pour la Bretagne - Avoir envie, avoir besoin, de recroiser son regard.

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